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Des étudiants de l’UVSQ ont rejoué le procès de Nuremberg au Palais du Luxembourg

La représentation, sous le parrainage du sénateur Jean-Pierre Sueur, a été suivie d’un débat sur la question du consentement aux soins réunissant des personnalités politiques et des universitaires en droit et en santé.

le 1 avril 2022

Le vendredi 1er avril 2022
Au Palais du Luxembourg, à Paris
Le projet Nuremberg est né en 2019 par un voyage à Nuremberg et Dachau d'une trentaine d’étudiantes et étudiants de Santé et de Droit de l'UVSQ. Avec des spécialistes du droit, de l’éthique médicale, de l’histoire, aidés d’un scénariste et d’un metteur en scène, ils ont écrit une pièce de théâtre retraçant un moment fort des célèbres procès intentés par les puissances alliées contre les principaux responsables du Troisième Reich, à partir de 1945, au palais de justice de Nuremberg ; Procès qui ont fondé le début de la mise en œuvre d'une juridiction pénale internationale et qui restent dans l’Histoire comme la première mise en application de la condamnation pour crime contre l'humanité.

Les étudiantes et étudiants de l’UVSQ ont travaillé plus particulièrement sur le cas des 20 médecins amenés à comparaître pour une série d’« expérimentations » réalisées dans les camps de concentration. Parmi elles, les capacités d’absorption d’eau salée par le corps humain, une étude commandée par la Luftwaffe dans le but de rendre l’eau de mer potable pour sauver les pilotes et marins échoués. Elle a été  menée à Dachau par le docteur Wilhelm ­Beiglböck. Les milliers de pièces des archives on été traduites en français. Elles ont montré à quel point le protocole de l'expérience était monstrueux, alors même que le docteur ­Beiglböck arguait que les hommes tziganes ayant participé à l'étude l'avaient fait de leur plein gré. Il a été condamné à 15 ans de prison pour crime de guerre et crime contre l'humanité.

Son procès a été également l'occasion d'affirmer le principe que l'obéissance à une autorité supérieure en tant que soldat et médecin n'annihile pas la responsabilité personnelle des actes commis, même si elle peut l'atténuer.
 

 
Nathalie Wolff, maître de conférences en droit public encadrant ce projet  : « Notre objectif n’était pas seulement de faire de l’histoire, mais de comprendre le passé pour aborder les questions de bioéthique actuelles. Ce procès a fait naître des principes qui sont toujours au cœur de notre droit. »

C’est effectivement à Nuremberg, lors du procès de ces 20 médecins nazis, qu'ont été forgées les notions qui guident encore l’expérimentation médicale aujourd'hui. Elles concernent particulièrement les notions de consentement et de dignité de la personne humaine : la personne impliquée doit avoir la capacité juridique de donner son consentement, sans contrainte ni coercition ; l’expérience doit éviter toute souffrance et blessure inutiles, et être de nature à donner des résultats fructueux pour le bien de la société, ne pouvant s’obtenir par d’autres moyens.

La représentation, sous le parrainage du sénateur Jean-Pierre Sueur, a été suivie d’un débat sur la question du consentement aux soins réunissant des personnalités politiques et des universitaires en droit et en santé : Agnès Buzyn, ancienne ministre de la santé, Pierre-Olivier Sur, avocat pénaliste français, ancien bâtonnier de Paris ainsi que Anne-Marie Moulin, Philippe Ingall-Montagnier, Martine Karoubi et Frédéric Donnedieu de Vabres.
 

Reportage de TV fil 78 :

Informations complémentaires
La pièce a été montée par une équipe composée de : Xavier Paoletti (professeur de Santé publique en biostatistique), Hédi Tillette de Clermont -Tonnerre (metteur en scène, auteur), Sarah Tick (metteuse en scène, auteure), Nathalie Wolff (maître de conférences en droit public), Nadia Younès (maître de conférences en psychiatrie).

Le projet a été porté par Marie-Emma Boursier, Doyen de la Faculté de Droit et Science politique et Djillali Annane, Doyen de l'UFR Simone Veil–Santé avec une volonté d’entrecroiser la médecine, le droit, l’éthique, l’histoire et l’éloquence au cœur d’une démarche universitaire nouvelle, à la fois théâtrale et didactique.